C’est vers la fin du siècle des Lumieres, et aprés de nombreuses polémiques sur l’existence des vampires, que les hommes d’Eglise, les savants et certains philosophes ont condamné à l’unanimité au nom du bon sens et de la logique, cette croyance devenue un peu trop populaire à leurs yeux. Il faut avouer que les religions en cette fin du XVIIIème siècle voyaient leur dogme remis en question et jugeaient que le vampirisme devenait un sujet d’intérêt qui prenait des proportions importantes dans tous les salons mondains et intellectuels particulièrement en France et en Allemagne.
C’est ainsi que les catholiques et les protestants réaffirmèrent leur croyance en Dieu, au démon et à la résurrection tout en rejetant le monde du vampirisme. Réaction normale du monde religieux et de certains érudits gagnés par les idées positivistes très en vogue à l’époque. Face à cette superstition grandissante, il fallait que « les maîtres à penser » réaffirment leurs pouvoirs sur le monde qu’ils considéraient comme ignorant. Une véritable croisade contre l’existence des vampires fit rage et on vit en quelque temps cette croyance pratiquement disparaître. Si le XIXème siècle voit ressurgir un attrait pour le vampirisme, il ne sera que sporadique. En effet, l’industrialisation de l’Europe impose à l’ensemble de la population des nouvelles formes de vie qui ont fait reculer les superstitions du passé, mais qui reste enfouie dans notre imaginaire. Néanmoins, cette croyance aux vampires existe encore aujourd’hui en Europe et tout particulièrement en Roumanie, dans les Carpates.
Qui sont-ils?
Si en théorie tout être peut se transformer en vampire apres sa mort, certaines personnes ont plus de disposition que d’autre. Les excommuniés, les suicidés, ceux qui sont décédé de mort violente, les sorciers, les enfants mort-né autrement dit toute personne n’ayant pas bénéficié de sacrements chrétiens sont des vampires potentiels. De même certaines personnes sont predisposées au vampirisme comme l’enfant qui nait avec des dants ou que son crâne soit recouvert de la membrane amniotique ou de placenta, d’avoir des yeux très sombres au contraire très bleus, d’avoir des cheveux roux ou d’avoir des taches de rousseur sur tout le corps.
Lorsque ces personnes meurent, on redouble de precautions lors de leur inhumation. C’est la raison pour laquelle en Roumanie, on enfonce un clou dans le front du défunt ou on le transperce d’aiguilles ou on l’enduit de graisse d’un porc tué le jour de la Saint Ignace. En Grèce on place une hostie dans la bouche du mort, en Saxe un citron et Roumanie une gousse d’ail.
Ces pratiques empêchent alors le mort de se transformer plus tard en vampire. Pour plus de sécurité, et pour ne pas que le corps sorte de la tombe, on le cloue au fond du cercueil. Dans les Sudêtes, le mort est enroulé dans une sorte de filet très fin, le vampire, ne pourra défaire qu’une maille par an. En Russie on met des graines de pavots dans le cercueil, le vampire devra compter chaque nuit toutes les graines avant de pouvoir sortir et lorsqu’il aura fini le soleil sera enfin levé et restera de ce fait enfermer. En général, on enterre toujours les personnes prédisposées au vampirisme à la croisée de deux chemins, car s’il sortait de sa tombe il serait troublé sur le choix du chemin à prendre. En fin pour éviter d’être attaqué par un vampire on peint, en Serbie, une croix au goudron sur la porte et sur les fenêtres, en Russie on parsème des grains de pavots ou des épines d’églantier sur le chemin du cimetière, le vampire devant obligatoirement les ramasser une part une. En Roumanie, on suspend des gousses d’ail dans toutes les pièces de la maison et on frotte d’ail toutes les entrées de la demeure